Je me souviens de cette jeune femme venue consulter pour arrêter le tabac. La demande est fréquente et n’a rien de surprenant en soi. Pourtant je ne sais pour quelle raison, je l’interroge sur ses relations avec sa mère. Elle me scrute surprise car elle s’était promise dit-elle de ne pas en parler. Un voile de tristesse passe alors sur son visage.
- Qu’est-ce qu’elle t’as transmis ta maman?
- Je sais pas
- C’est quoi le bonheur pour toi ?
- C’est comme un gâteau...
Elle comprend alors intuitivement qu’un gâteau ça ne se partage pas à l’infini et que se servir une trop grosse part c’est prendre le risque de ne plus en laisser pour les autres. Autrement dit, si je suis heureuse, je ne permets pas aux autres de goûter leur propre part de bonheur. J’ai donc en moi l’ interdit d’être heureuse et les interdits font partie des apprentissages qui viennent bloquer notre élan de vie. Au fil de notre évolution personnelle, ce type d’injonction répétée creuse peu à peu un sillon, une raideur qui vient engourdir notre fluidité naturelle. Là encore, si cette raideur n’est pas pointée, elle ne sera jamais vraiment ressentie et nous nous condamnons à la voir se répéter indéfiniment. Alors ici, à quoi sert l’hypnose ? A créer les conditions pour isoler le symptôme, à libérer l’énergie qui l’alimente pour que cette énergie rejoigne sa source propre, là où elle n’est pas entravée. Mais c’est le sujet d’un autre post.
Comments